Exposition Vernissage exposition , - . (Alias Ponctuation) à Paris jusqu'au 7 décembre 2024
Vernissage exposition, -. (Alias Ponctuation), une exposition de Armando Milano, Felicitas Yang sera exposée à Paris - Espace Temps du jeudi 7 novembre 2024 au samedi 7 décembre 2024.
Jusqu'au
18:00
location_on Espace temps (98 rue quincampoix)
Gratuit
Les artistes de Vernissage exposition , - . (Alias Ponctuation)
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Plus d'infos sur l'exposition Vernissage exposition , - . (Alias Ponctuation) à Paris
7 novembre - 7 décembre 2024
Vernissage le jeudi 7 novembre à partir de 18h
Performance au vernissage à 20h : Gösta Sträng & Morgane Déas
L'exposition , - . (alias ponctuation) reprend la philosophie d'un roman de Science-Fiction de l'écrivain américain Kurt Vonnegut paru en 1969, Slaughterhouse Five or the Children's Crusade (Abattoir 5 ou la Croisade des enfants). L'auteur associe dans son livre des éléments atemporels choisis pour leurs qualités sensibles et esthétiques : Il n'y a pas de relation particulière entre tous les messages, si ce n'est que l'auteur les a choisis avec soin, de sorte que, lorsqu'ils sont vus tous en même temps, ils produisent une image de la vie qui est belle, surprenante et profonde. Il n'y a ni début, ni milieu, ni fin, ni suspense, ni morale, ni causes, ni effets. Ce que nous aimons, ce sont les profondeurs de nombreux moments merveilleux vus en même temps.
Armando Milano et Felicitas Yang composent des couples de photographies sensibles où les couleurs se répondent, les formes s'interpellent. Un dialogue s'établit entre deux univers distincts, à l'instar d'une rencontre amoureuse. Ils se croisent, se mêlent et forment des correspondances photographiques surprenantes. Ils ont, en l'occurrence, réalisé 88 photos, soit 44 diptyques et c'est cette union fructueuse qui est exposée et accompagnée d'un livre qu'ils ont fabriqué et tirés à 120 exemplaires.
On peut tenter de s'amuser à identifier l'auteur de la photographie, est-ce Armando Milano qui a choisi de photographier ces pieds de marbre couchés entre lesquels surgit un scorpion ? Et leur écho par une photographie de Felicitas Yang en une trace fragile et éphémère sur le sable ? Ou est-ce l'inverse ? Qui commence et qui répond ?
Nous avons une composition scénographiée de jeunes joueurs de football prise dans les arènes de Lutèce, les premières arènes de Paris servaient alternativement de scènes de théâtres et de pistes pour les gladiateurs, le présent nous ramène dans un temps lointain. Avec cette image sur fond de sable, les couleurs font écho à une photographie plus elliptique ou des plantations en pots surgissent devant un mur, accompagnées d'un mini-cycle rouge pour enfant. Nous trouvons là des correspondances qui se forment sur les couleurs et les formes oblongues et peut-être même sur le sens, est-ce la demeure d'un de ces jeunes footballeurs ?
On assiste dans leurs photographies à un jeu qui rappelle celui des dominos, une forme répond à une autre et un fil se tisse entre les couples de photographies, mais aussi sur l'ensemble des clichés. C'est d'ailleurs ce qu'indiquent les artistes dans leurs propos liminaires : « Ce jeu visuel peut être comparé à une méthode appelée Dorica Castra. Dorica Castra (qui signifie « camps grecs » en latin) est une figure de style dans laquelle le mot suivant emprunte la dernière syllabe du mot précédent - dans ce cas « dori-CA » - pour commencer le mot suivant « CA-stra ». L'application visuelle de cette figure de style (par opposition à l'écriture) signifiait que les photos devaient agir comme les maillons d'une chaîne. En d'autres termes, il y a un dialogue direct entre les photos, créant un fil narratif qui met en évidence les similitudes et les allusions, souvent avec humour, pour trouver un sens et une beauté dans les subtilités de la vie ».
Armando Milano et Felicitas Yang saisissent des images miroirs de nos activités, nos habitudes culturelles. Certaines font sourires, comme ces spectateurs installés dans les gradins d'un stade qui répondent à un baby-foot solitaire ancré dans le sol ou encore cette photographie d'une jeune femme dans un lac qui semble faire un signe de la main aux Nymphéas de Claude Monet avec de dos, une femme immergée elle-aussi, mais dans un lac de peinture.
C'est un jeu entre le réel magnifié, le punctum Barthésien et l'éternité : « l'éternité et un jour », à l'instar du film de Théo Angelopoulos. Le cinématographe et la photographie sont nés dans le même siècle, le cinéma est l'association de 24 photographies à la seconde et l'on retrouve dans les prises de vues noir et blanc du couple l'enchantement qui a donné lieu à la naissance du cinématographe par le magicien Georges Méliès : au tout début étaient des ombres qui se dépla?aient derrière un rideau. La photographie d'enfants vus de dos observant un terrarium est associée à une image où l'on distingue des individus à travers une vitre. Cela nous ramène au temps des premières silhouettes qui s'agitaient derrière un écran, c'est une mise en abyme où les personnages photographiés observent, les artistes ont enregistré ce moment et nous regardons aujourd'hui ces images.
Armando Milano et Felicitas Yang composent des poèmes visuels et tout un chacun peut s'en emparer pour laisser libre cours à ses corrélations personnelles, ses voyages intérieurs.
(Texte par Laurent Quénéhen)
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