Exposition Paysages Intérieurs à Paris du 27 mars au 27 avril 2024

Après avoir présenté l'année dernière à la galerie des photographes de

« paysages véhiculaires », où des voitures venaient s'inscrire dans un espace géographique et temporel, voilà une autre vision personnelle du thème du paysage, avec une sélection d'images qui mêle des décors d'intérieurs et des espaces extérieurs. Les fenêtres, baies vitrées et autres ouvertures vers le monde sont bien sûr au coeur de la thématique, mais ici il s'agit aussi d'affirmer le caractère autobiographique du paysage.

Comme le dit justement Robert Adams, célèbre « paysagiste » américain qui a écrit : « les images de paysages ont trois vérités à nous offrir : géographique, autobiographique et métaphorique. La géographie seule est parfois ennuyeuse, l'autobiographie, souvent anecdotique, et la métaphore, douteuse. Mais ensemble, ces vérités se consolident l'une l'autre et renforcent ce sentiment que nous essayons tous de garder intact : une tendresse pour la vie. »

C'est pourquoi un paysage intérieur, c'est aussi un état d'âme, une atmosphère, un moment suspendu. Comme ces longues journées passées dans des hôtels lointains ou ses moments perdus à attendre un bus dans une gare routière, un avion dans un aéroport ou un ami dans un hall d'immeuble. Autant de temps faibles que connaissent bien tous les photographes et que la photographie peut restituer de fa?on forte. Toutes ces émotions furtives, mélancoliques, esthétiques sont à la base de cette série construite au fil des années et des déplacements. Les lieux représentés (Valparaiso, Tokyo, les motels américains, l'Himalaya, le Groenland...) ne sont pas anodins bien sûr, mais au-delà de montrer un panorama extérieur et d'en rendre compte avec une certaine esthétisation, le paysage intérieur cherche à établir un rapport d'égalité entre ce que l'on voit et ce que l'on ressent.

Et c'est de cette subjectivité assumée que naît le regard du spectateur. Un regard libre, un regard ouvert sur le monde où lui aussi va s'inventer un voyage

sentimental et un paysage imaginaire ancré dans sa propre mémoire... JCB